Le Collectif Régional REIWA

REIWA, quesa qwa

D’où venons-nous ?
Les clubs fondateurs du collectif Aïkidō REIWA étaient positionnés dans la Ligue FFAB-Pays de la Loire, certain·e·s des enseignant·e·s hauts-gradé·e·s avaient en charge des missions régionales et nationales.
… à force de dysfonctionnements, une évidence s’est imposée: le souhait collectif d’un ailleurs. Osez partir, osez bâtir un espace différent de pratique, pour préserver intacte notre envie d’aïkidō, plus en accord avec notre esprit, notre cœur et notre corps.

Prendre un nécessaire envol …
Placer cet héritage, ces valeurs de comportements et de compétences, dans une entité inter-dōjō, a conduit à la création du collectif Reiwa, qui a choisi de s’affilier à l’ Ufolep, en Pays de la Loire.
L’espace fédéral est un lieu de mutualisation de moyens et de valeurs : c’est un accès à tous les aspects de l’aïkidō: pratique en club, stages en région ou nationaux, évaluation de la progression et formation des enseignements.
Le collectif Reiwa a décidé de faire œuvre de Budō: se distancier du conflit, incarner un espace fédéral plus respectueux, plus serein et préparer la transmission pour le futur.
Notre voie patronymique est celle liée à Tamura N. shihan, élève direct du fondateur Morihei Ueshiba.
Les senpaï (1) de l’école Reiwa ont pratiqué sous sa direction ; certain·e·s ont suivi son enseignement très régulièrement, pendant des décennies jusqu’à son décès. Il fut un expert d’un tel niveau d’excellence, que son enseignement a inspiré, de manière définitive, les plus avancé·e·s d’entre nous.
Nous sommes responsables de ce chemin d’aïkidō et de cette entièreté à transmettre à nos kōhaï (1).
Nous évoquons un aïkidō précis, tonique et discret, installé sur ses bases, infusé de Budō, à distance d’une pratique musculaire isométrique et de propos abusifs. Il s’agit d’incarner le postulat de l’aïkidō : soutenir le projet ontologique de l’aïkidōka, grâce à une kinesthésie puissante, sereine et élégante, ancrée sur les fondamentaux. C’est l’efficacité du cœur dans la pratique.
(1) Dans la culture japonaise, le senpai (先輩) est l'élève avancé et le kōhai (後輩) est le jeune élève.

Le choix du nom ReiWa ?

REI : un heureux début,
  WA : pour une période de paix.


Choisir un nom, c’est prendre identité.
Le collectif a choisi le terme REIWA : issu d'un très ancien poème japonais waka,

extrait du recueil de poésie appelé Manyoshu, datant de 1200 ans.
C’est l’évocation du parfum des fleurs de pruniers au moment où elles s’ouvrent.

Pourquoi un collectif  ?
A ce jour, cette mise en mouvement distribue un souffle renouvelé, tonifiant pour le groupe. Elle nous réunit autour de projets qui, depuis longtemps, auraient dû faire œuvre de chantiers sincères de la part des fédérations aïkidō unisport qui, rappelons-le, ne sont pas délégataires. Cela pointe avec justesse la nature même de l’aïkidō : la compétition n’existe pas.
Trop souvent, au cœur des associations, un glissement inexorable s’opère, une inversion de paradigme : la gouvernance monopolise l’ensemble de l’activité - pas seulement les aspects dédiés à l’administratif, mais aussi les axes techniques et pédagogiques - et donc bien au delà de son rôle dédié de validateur réglementaire.
Ce fonctionnement a pour effet d’annihiler toute démarche opérante de projet, et par là même, toute adaptation efficiente à mener face aux bilans mitigés. L’absence de circulation des idées est en partie due au non renouvellement de la gouvernance, mais également à cette tendance verticale, du haut vers le bas, unidirectionnelle. Dans ce contexte, tout diagnostic d’alerte ou toute innovation deviennent indésirables.

Comment penser une articulation plus collaborative?
L’idée-force fut de repartir de l’unitaire pour construire le collectif.
L’aïkidōka, le/la pratiquant·e· est l’unité de base du dispositif, la cellule souche : dans son dojo, accompagné·e· par son enseignant·e·, son apprentissage suit deux cursus ; d’une part un va-et-vient entre eux et d’autre part, un pan plus personnel. C'est un principe essentiel où l’aïkidōka conduit, en parallèle de l’apprentissage proposé par un senpaï, son auto apprentissage, dans la perspective de son autonomie.
Par ailleurs, la cohésion entre les dojos autorise le dynamisme et la mutualisation de projets, initie des rencontres; elle est source de progression et de développement au sein du collectif. Elle est participative.
En dernier lieu, le collectif-école échange avec d’autres écoles, ainsi s’élabore le collectif du collectif…

Comment fonctionne le collectif ?
Le collectif est un groupe de travail, c’est une commission technique régionale, autonome et responsable, avec comme clef de voûte, la pratique de l’aïkidō (apprentissage-évaluation, formations…).
Le collectif élabore l’objet de sa réflexion, les points à l’ordre du jour sont choisis par ses membres, des options se dégagent des échanges qui deviennent force de propositions. Faisabilité et conduite des projets sont débattues et décidées en réunion plénière.

Quels sont les chantiers actuels du collectif ?
Le sens de la pratique - Le collectif a défini un schéma technique par olympiade, adossé aux lignes directrices de l’aïkidō. Cela invite les pratiquants et les enseignants à conduire un déroulé de progression sur quatre ans, sachant que la progression s'enclenche sur des notions plutôt techniques pour se déployer vers des notions plus "énergétiques". Le stage régional de fin de saison introduit le thème annuel pour la nouvelle saison.
Structurer les séances d’entraînement et évoquer la progression des pratiquant·e·s, dans le cadre d’un cycle, cela crée du sens et du lien entre les saisons également.
Il convient de garder au cœur de cette démarche, la notion de niveaux (de débutant·e·s à avancé·e·s) et l'accueil des néo-débutant·e·s en cours de cycle.
Ces thématiques sont suffisamment génériques, pour qu’en fin d’olympiade, une reprise du cycle soit possible. Si cela s’avère nécessaire, une thématique annuelle peut être  poursuivie la saison suivante pour renforcer les acquis.

L’évaluation - Dès sa création, le collectif a souhaité conduire une réflexion approfondie sur l’évaluation. C’est une notion fondamentale, car qui dit apprentissage pertinent, dit évaluation. Mais qui dit évaluation, ne dit pas forcément compétition, d’autant plus pour une discipline où la compétition n’existe pas.
A ce jour, c’est la grande méprise qui préside à l’évaluation en aïkidō : une évaluation adossée au système des grades des sports de combat avec compétition. Il était plus que nécessaire de conduire une étude sincère sur le sujet. Les pratiquant·e·s des clubs du collectif Reiwa ont exprimé leurs besoins et leurs attentes. Le modèle retenu actualise le dispositif d’évaluation de la progression de l’aïkidōka. Cet état des lieux a favorisé ce toilettage, il a permis de réinventer des outils ; le tout ancré et respectueux du continuum patrimonial.
L'aïkidō est une activité physique mais ce n'est pas un sport, il n'y a pas de compétition ...sans doute une émulation entre partenaires mais le vrai combat est avant tout vis à vis de soi-même.
L'évaluation doit redonner toute sa place à l'akidoka et à son chemin, à son sensei et aux valeurs intrinsèques de l'aïkidō.