L'esprit du Budō

L’aïkido, un art martial singulier, l'essence du Budō
BU [] : martiale  -  DO [] : voie

L'art martial propose d'exercer une attitude calme face à une contrainte forte : un conflit.

Être déterminé mais néanmoins mobile face à l'agressivité d'un adversaire, sans le bloquer, mais en amont sans se bloquer soi-même, juste en collectant la dynamique de son attaque, dans la continuité, sans heurt, avec présence et tonicité, englober la situation au moyen d'une technique et la conduire au sol.
Là est le principe d'aïkido.

Exercer une juste et sincère adaptabilité au conflit nécessite une posture sereine, de respect de soi, des autres et de l’environnement. Lors de la pratique, il s'agit bien de connaissances et de compétences techniques mais pas seulement, il s'agit aussi de faire émerger les ressources mentales propres à chacun.
Pour soutenir cette étude, la pratique en compétition sportive n’a pas été retenue : la frénésie de la médaille mobilise trop fortement l'attention vers cet objet extérieur qu'est la victoire. Si comme au judo, le pratiquant d’aïkido utilise des techniques de projection et d’immobilisation pour déséquilibrer et canaliser son adversaire, il peut également accompagner ses mouvements d’une série d’atémi (coups de poing) comme au karaté, en des endroits vitaux du corps. Différemment du judo et du karaté qui constituent des disciplines sportives soumises à des règles très strictes du fait de la compétition; l'aïkido se distancie de cette notion de sport d'opposition.
L'aïkido est un Budō, où est associé un esprit à l’activité de combat. Le Budō donne à la technique martiale un statut de moyen, ce qui fait sens et accompagne cet apprentissage, c'est la formation de soi.
On peut devenir un très bon technicien en aïkido, kendo, karatédo, kyudo ... et ne jamais pratiquer le Budō !

"Vaincre ses ennemis est bien moins important en fin de compte que de mettre à l’épreuve sa propre personnalité" Miyamoto Musashi